D’Ukraine en Belgique : un accueil à double vitesse pour les étudiants réfugiés

Par Clovis Muhoma-Mahoro, Pauline Février, Antoine BÉRARD et Emilie Witmeur

D’Ukraine en Belgique : un accueil à double vitesse pour les étudiants réfugiés

D’Ukraine en Belgique : un accueil à double vitesse pour les étudiants réfugiés

Par Clovis Muhoma-Mahoro, Pauline Février, Antoine BÉRARD et Emilie Witmeur
3 juni 2022

Avec la crise migratoire, la Belgique et les universités s’apprêtent à accueillir des étudiants d’Ukraine. Parmi eux, les non-Ukrainiens bénéficient d’un traitement qui fait débat.

Cet article a été rédigé le 10 mars 2022.

Le 24 février 2022, la guerre a éclaté en Ukraine. En deux semaines, deux millions de personnes ont fui l’Ukraine. On assiste à la plus grande crise migratoire depuis 2015. Parmi eux, des centaines d’étudiants arrivent en Belgique. Les universités organisent des programmes d’accueil pour faciliter leur insertion. Mais suivant qu’ils soient Ukrainiens ou non, les portes peuvent rester fermées.

Rencontre avec les différents acteurs.

Klara*, jeune Ukrainienne, vient de finir ses études et entame sa vie d’adulte en Belgique.

*prénom d’emprunt

« Je ne suis pas une réfugiée ukrainienne»

Fraîchement diplômée en droit de l’université d’Odessa, Klara décide de quitter l’Ukraine pour assister à un événement de réseautage, organisé par l’association d’étudiants en droit ELSA, dont elle est membre. Elle atterrit à Bruxelles le 20 février.

Quatre jours plus tard, la guerre se déclenche en Ukraine. Elle décide alors de rester en Belgique. L’organisme lui propose tout de suite son aide pour trouver un hébergement. Cette association internationale sans but lucratif est gérée par et pour les étudiants en droit (ou jeunes diplômés). Leur point commun : un intérêt particulier pour le droit et les questions internationales. Klara dit avoir reçu un accueil très chaleureux en Belgique. « Je loge dans la maison d’ELSA, elle est très bien. » Elle poursuit : « Certaines familles m’ont même proposé de loger dans leur maison. » En tant qu’Ukrainienne, elle n’a pas besoin de visa, elle voyage comme touriste et ce, pendant trois mois. Si la situation ne se rétablit pas d’ici là, elle pourra prolonger son séjour jusqu’à six mois.

« Ma famille est pour le moment épargnée »

Venue seule en Belgique, sa famille vit à Kiev. C’est le lieu le plus sûr en ce moment, raconte-t-elle. « Ils détruisent toutes les villes d’Ukraine mais principalement l’est. Résidant à Kiev, ma famille est donc, pour le moment, épargnée. » Cependant, le mari de sa sœur a été mobilisé par l’armée. C’est le sort de tous les hommes ukrainiens de 18 à 60 ans. Satisfaite de sa situation en Belgique, Klara indique : « Je retrouve un pays ouvert et une chaleur qui me donnent envie de rester un moment. » Travailler à Bruxelles lui permettra d’acquérir une expérience internationale, un des buts de sa carrière. De même, représenter l’Ukraine à la Commission européenne est une façon de soutenir son pays, confie-t-elle. « Il y a différentes manières d’aider l’Ukraine et je trouve que représenter l’Ukraine, même en dehors de la guerre, est une belle façon de le montrer. »

Si la guerre persiste, la jeune diplômée compte bien rester en Belgique. Elle cherche pour l’instant du travail dans le domaine juridique à Bruxelles. La jeune fille insiste sur le fait que sa situation est différente des autres réfugiés. Travailler en Belgique était dans ses plans avant que la guerre ne se déclare.

Même si, au départ, la situation de Klara était différente de celle des réfugiés, une fois la guerre déclarée, elle se retrouve à procéder aux mêmes démarches que les autres réfugiés. Elle a demandé un permis de séjour et espère que les autorités fourniront des logements pour les Ukrainiens si la situation ne s’améliore pas.

Une procédure exceptionnelle

 

Un centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens est organisé à l’ancien hôpital Jules Bordet. © Clovis Muhoma-Mahoro.

Les réfugiés venus d’Ukraine arrivent par différents transports. Il existe des bus affrétés pour rapatrier les asilés de nationalité ukrainienne par des initiatives citoyennes ou certaines villes, à l’instar d’Arlon. Une fois arrivés en Belgique, les ressortissants pourront bénéficier d’une protection temporaire. Cela leur garantit les droits et devoirs d’un citoyen des pays membres de l’Union européenne. La mesure est exceptionnelle. Votée en 2001, la directive européenne est activée pour la première fois le 3 mars 2022.

Sur le site internet créé par les autorités fédérales pour informer sur la crise, l’État belge confirme que les Ukrainiens ne doivent pas passer par le processus habituel de demande d’asile. S’ils disposent d’un hébergeur dans le plat pays, ils doivent faire une demande auprès de la commune. Ils recevront une autorisation de résidence pendant 90 jours, le temps de faire leur demande de protection temporaire et d’obtenir la carte A. Le certificat d’inscription au registre des étrangers qui leur permet de rester un an et donc de bénéficier d’une aide du CPAS, d’un droit au travail ou à la poursuite d’études en Belgique. Ceux qui n’ont pas de logement doivent directement faire une demande de statut de protection temporaire. Ils auront accès à un hébergement, de la nourriture selon l’Office des Etrangers.

 

Carte d'identité factice de la commune de Schaerbeek.
© Specimen de la Commune de Schaerbeek.

 

La directive a été votée en 2001 pour pouvoir accueillir un flux migratoire important et pour que les pays de l’UE s’accordent sur l’accueil des arrivées massives. Les réfugiés bénéficient d’une protection temporaire en Europe qui leur garantit les droits et devoirs d’un citoyen des pays membres, comme la possibilité au CPAS, à un logement, la possibilité de travailler ou de poursuivre ses études. Elle a été activée à l’unanimité des membres du Conseil de l’Union européenne. Ce mécanisme de protection temporaire est déclenché pour la première fois, 20 ans après son adoption.

Les ressortissants munis de leur carte d’identité ou de leur passeport ukrainien peuvent revendiquer leur protection temporaire à l’ancienne adresse du centre Jules Bordet. Le lieu est dirigé par Fedasil, L’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Le centre reçoit les demandeurs et les répartit dans les communes de Bruxelles, les hôtels et Airbnb qui se sont portés volontaires ou à Molenbeek, dans un centre de crise dans l’ancien bâtiment des soins Home Sebrechts.

Les universités s'adaptent à l'arrivée des réfugiés

Les universités s'apprêtent à accueillir les étudiants ukrainiens qui souhaitent terminer leurs études. © Clovis Muhoma-Mahoro.

Si dans la détresse de la fuite, la reprise des études n’est pas la priorité pour les étudiants réfugiés, les universités belges, elles, préparent leur accueil. Dans une déclaration commune du 28 février 2022, les recteurs et rectrices des onze universités belges ont soutenu les étudiants et les chercheurs ukrainiens victimes de la guerre, ainsi que les universitaires russes qui s’y opposent. Ils appellent à la poursuite de la coopération universitaire internationale. Les campus s’accordent sur la nécessité de recevoir les étudiants réfugiés, mais il n’y a pas de ligne directive commune. Chaque université œuvre de la manière qui lui semble la plus adaptée.

L’Université Catholique de Louvain (UCLouvain) est dotée depuis 2018 d’un programme Access2University accessible aux étudiants réfugiés. « Ce programme ne vaut pas une inscription régulière mais il leur permet de suivre certains cours, certains séminaires, d’avoir accès aux bibliothèques et de participer à des activités d’intégration », explique Louise Frère, coordinatrice. Une nouvelle branche a été ouverte le 4 mars, elle vise à accueillir les étudiants ukrainiens. Sa spécificité : des séances d’accueil plus fréquentes, à savoir chaque semaine ou toutes les deux semaines en fonction de l’affluence, au lieu d’une séance unique en septembre pour le Access2University classique. Pour l’instant, une vingtaine d’étudiants ont postulé.

Mobilisation sur plusieurs fronts

L’Université libre de Bruxelles (ULB) se mobilise sur plusieurs fronts. Sur le volet financier, le campus « appelle à donner au fond de soutien Help Ukraine », affirme Ophélie Boffa, la responsable du service communication de l’université. Le 10 mars, le fonds avait reçu plus de 12.500 euros. Ils serviront à accueillir les étudiants, enseignants et chercheurs ukrainiens qui souhaitent trouver refuge au sein de l’université. Sur le front de l’accueil des étudiants, l’ULB travaille en deux temps. « Dans un premier temps, l’université cherche à identifier les étudiants qui pourraient avoir envie de venir continuer leurs études à Bruxelles. Pour cela, elle mobilise le réseau d’universités européennes CIVIS », détaille Ophélie Boffa avant de préciser que ce réseau compte neuf universités dont une à Bucarest, en Roumanie, pays limitrophe de l’Ukraine où 80.000 Ukrainiens ont déjà trouvé refuge. L’enjeu est d’accompagner les étudiants ukrainiens qui se trouvent à Bucarest dans leur démarche pour intégrer une des autres universités.

Dans un second temps, il faut accueillir les étudiants. Yvon Molinghen, du Service des relations internationales de l’ULB rajoute que « le rectorat réfléchit actuellement à une formule flexible consistant en un module de cours mélangeant une préparation en langue française et un mix de cours en anglais enregistrés à l’époque de la pandémie et pouvant être suivis en ligne. » L’idée est de pallier les difficultés des étudiants ukrainiens qui arrivent pendant le deuxième quadrimestre avec peu de connaissances en français.

300 requêtes reçues

L’université étudie la vingtaine de demandes d’étudiants réfugiés ukrainiens au cas par cas, pour proposer la formation la plus adaptée selon les études de base. Pour l’heure, aucun de ces étudiants n’a commencé à étudier à l’ULB, la plupart n’étant pas encore en Belgique. Ces demandes sont une goutte d’eau parmi les 300 requêtes reçues par l’université depuis l’ouverture du dispositif d’aide, le 3 mars dernier. Comme l’explique Yvon Molinghen, « la majorité (des demandes: NDLR) émane d’étudiants non-ukrainiens, beaucoup de Marocains, Algériens, Libanais et Congolais qui faisaient leurs études en Ukraine et cherchent un moyen de les terminer dans une université francophone. »

Contrairement aux Ukrainiens qui ont accès au statut de protection temporaire, les étudiants non-ukrainiens fuyant la guerre en Ukraine doivent passer par une demande d’asile classique. Dès lors, il leur est impossible d’avoir accès, comme leurs camarades ukrainiens, à une intégration rapide dans l’université. Ils doivent pour l’heure passer par le Welcome Desk for Refugees, le dispositif d’aide aux étudiants réfugiés qui veulent poursuivre leurs études à l’ULB. Mais c’est une procédure d’admission plus longue, qui ne leur permet pas d’intégrer l’année académique en cours. Une grande partie des étudiants qui fuient l’Ukraine est concernée. Le pays a une forte population d’étudiants étrangers. Selon le ministère ukrainien de l’Éducation, environ 76.500 étudiants étrangers étaient présents dans le pays en 2020. En comparaison, la Belgique comptait 40.000 élèves étrangers la même année. Pour Ophélie Boffa, la logique derrière cette situation est que de manière générale, « on considère que, contrairement aux étudiants ukrainiens qui n’ont plus nulle part où aller, ils ont un pays d’origine où ils peuvent retourner. »

Être ou ne pas être ukrainien ?

Entretien avec Alaeddine, sa femme et son cousin. Ils ont fui la guerre en voiture depuis l'Ukraine : 4.000 kilomètres de fuite. © Clovis Muhoma-Mahoro.

Mansour* est syrien, il étudiait la biochimie depuis quatre ans à Kyiv, en Ukraine. Lui et ses compatriotes ne pensent plus aux études. Ils dorment dans le parc de la Porte de Hal et attendent une aide de l’Etat belge pour les réfugiés qui n’ont pas la nationalité ukrainienne. Mais le moral est au plus bas : « Je sens bien qu’il y a une différence entre nous et les Ukrainiens car ils ont un traitement spécial et rapide. Nous, nous sommes traités comme des chiens. »

Pour rappel, contrairement aux ressortissants ukrainiens, les réfugiés étrangers d’Ukraine n’ont pas accès au statut de protection temporaire. Et déjà en Ukraine, ils ne bénéficieraient pas non plus des mêmes aides pour fuir. « Là-bas, la police nous a bloqués lorsqu’on a voulu entrer dans les bus avec les autres Ukrainiens. On a dû vite trouver une solution pour fuir les massacres », raconte Mansour.

* Prénom d’emprunt

« On vit dans la rue »

« L’ami ukrainien avec qui j’ai fui a déjà été pris en charge par le centre et a déjà reçu un logement », poursuit Mansour. Nous, on vit dans la rue et on n’a aucune aide du gouvernement pour le moment. » Ces réfugiés sont invités à faire une demande d’asile. Pour acquérir ce sésame, les demandeurs doivent se rendre au «Petit-Château », à Bruxelles, géré par Fedasil. L’Office des étrangers enregistre les demandes et décide après examen d’accepter ou de refuser l’asile.

Pour Mansour, cette procédure est « longue et contraignante », elle est en outre la preuve « qu’une discrimination est pratiquée par les institutions belges. »

Renaud Geeraerts, directeur du SAMU social d’Evere, confirme cette différence de traitement : « Les quatre étrangers venus en bus avec les Ukrainiens doivent séjourner chez nous et introduire une demande d’asile avec un risque de refus, et donc d’expulsion. »

Ils ont dit qu’ils voudraient héberger seulement ma femme, et pas nous, même si on est mariés, parce que je n’ai pas la nationalité ukrainienne.

Alaeeddine, sa femme Inna et son cousin Youssef ont fui l’Ukraine le 25 février dernier. Déjà une semaine qu’ils ont déposé leurs valises dans un hôtel de la périphérie bruxelloise. « Le 24 février, à cinq heures, la guerre a commencé. Toute l’Ukraine était en feu. Le pays, les explosions, c’était difficile, c’était la panique totale entre les gens », se remémore le jeune homme.

Pour échapper à la guerre, ils ont parcouru plus de 4.000 kilomètres en voiture. Depuis Vinnytsia à l’ouest, ville où ils étudient, ils ont traversé la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. S’ils ont pu quitter leur pays, ce n’est pas le cas de tous les membres de leur famille. Inna a laissé en Ukraine ses sœurs et sa mère dans une ferme à la frontière de la Moldavie. Les hommes sont restés à Vinnytsia pour se battre explique Alaeeddine : « Du côté de ma femme, son père et son frère ont été pris dans l’armée. »

Les trois étudiants soutiennent leurs proches restés au pays du mieux qu’ils peuvent. « Nous les aidons mais on est aussi dans le pétrin. Ici, à l’hôtel, c’est très difficile de vivre sans travailler », confie l’étudiant. Comme de nombreux autres exilés, les deux cousins marocains ne bénéficient pas de la protection temporaire accordée par la Belgique. En revanche, Inna, de nationalité ukrainienne, peut y prétendre. « Ils ont dit qu’ils voudraient héberger seulement ma femme, et pas nous, même si on est mariés, parce que je n’ai pas la nationalité ukrainienne », déplore Alaeeddine.

En attente d’une solution durable, ils continuent de payer l’hôtel, conscients que ce confort est temporaire. « Bien sûr que l’on veut finir nos études, c’était notre rêve en Ukraine, on cherche seulement un bon avenir. Mais la priorité, c’est d’abord de se loger, peut-être ensuite de travailler un peu », conclut l’étudiant.

Servir « un intérêt politique »

Anne Morelli est historienne et professeure à l’ULB. La chercheuse est spécialiste de l’histoire des minorités et de la propagande de guerre. Interrogée sur l’accueil différentiel des Ukrainiens et non-Ukrainiens qui fuient la guerre, elle explique que l’accueil des Ukrainiens sert un intérêt politique.

L’objectif est de « montrer comment l’ennemi est un monstre qui jette sur les routes tous ces braves gens. »

 

Il faut que ces braves gens, ils soient de la couleur et de la religion qui nous permettent de nous identifier à eux.

 

Pour Anne Morelli, l’élément central pour comprendre la position de la Belgique et de l’Europe vis-à-vis de l’accueil des réfugiés « c’est toujours la question de l’exploitation politique et de ce qu’on peut en faire. » Elle se rappelle qu’il y a quelque temps « les gens qui ont spontanément accueilli des réfugiés irakiens, palestiniens ou autres ont été pénalisés, ils ont parfois eu des procès pour avoir favorisé l’immigration clandestine. »

La chercheuse compare la situation avec l’afflux actuel de réfugiés ukrainiens. « On nous dit officiellement : ” Si vous avez des chambres, vous devez les libérer pour les Ukrainiens.” Mais on n’a pas dit ça avant parce que ça n’avait aucun sens politique. Ici, il y a un sens politique, c’est d’impliquer la population dans le conflit. »

 

L'avenir ?

Les portes des universités resteront ouvertes pour accueillir les étudiants ukrainiens qui veulent finir leurs études. © Clovis Muhoma-Mahoro.

Le lendemain de notre rencontre, Alaeeddine, l’étudiant marocain qui a fui l’Ukraine avec son épouse et son cousin, nous confie qu’ils n’ont toujours pas trouvé de solution d’hébergement. À court d’argent, leur séjour à l’hôtel touche à sa fin.

 

Capture d'écran d'un message avec l'étudiant marocain qui a fui l'Ukraine.
Capture d’écran d’une conversation avec Alaeeddine. © Emilie Witmeur.

 

Parfois, une lueur d’optimisme apparaît. Comme pour Klara, cette Ukrainienne arrivée à Bruxelles le 20 février. Elle, elle demeure confiante quant à l’avenir de son pays. Positive, la jeune femme voit un bel avenir. « Les gens réalisent maintenant que l’Ukraine est un pays magnifique et qu’il a une importance en Europe. L’Union européenne et tous les autres pays du monde entier essaient d’apporter leur aide de manière diplomatique, mais aussi en fournissant des armes ou en offrant une aide médicale. »

Elle ponctue : « Beaucoup de villes vont être détruites et il faudra de nombreuses années pour tout reconstruire. Mais je pense que c’est le début d’une nouvelle Ukraine qui viendra après. »


Cet article a été rédigé par des étudiant.es en MA1 de l’ULB sous la coordination de Jacques Besnard et Alain Gérard.

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