Prix Henri La Fontaine : “Je le dédie aux filles et femmes afghanes obligées d’étudier en clandestinité” (podcast)
Lauréate du Prix international Henri La Fontaine, Lailuma Sadid est une journaliste afghane en exil et activiste des droits des femmes. Une belle surprise pour cette quarantenaire qui se bat pour défendre l'éducation des filles, malgré l'interdiction du régime taliban qui gouverne l'Afghanistan. Désormais, elle se considère comme "la porte-parole des sans voix".
“Ce prix, c’est une grande responsabilité. Il me donne beaucoup d’énergie pour continuer mon combat non seulement pour les filles en Afghanistan, mais aussi pour le droit de toutes les femmes dans le monde.”
L’arrivée au pouvoir des talibans qui interdisent aux filles de fréquenter l’école pousse Lailuma Sadid sur un chemin glissant : la création de classes clandestines pour les filles afghanes. Menacée, harcelée et fouettée, elle a dû faire le choix de demander la protection en Belgique où elle continue son métier de journaliste mais aussi son combat pour le droit des filles et des femmes. Raison pour laquelle la Fondation Henri La fontaine vient de lui décerner son prestigieux prix international dédié aux “femmes qui résistent”.
Offrir la possibilité de s’exprimer à des gens du peuple
Née en 1980 à Kaboul en Afghanistan, Lailuma Sadid choisit de faire des études de journalisme. Elle trouvait que c’était “fascinant de pouvoir rencontrer et donner la parole à des gens si différents comme des ministres, des juges, etc. J’avais aussi envie d’offrir la possibilité de s’exprimer à des gens du peuple ou qui représentent le peuple.”
Elle est la première femme journaliste à oser se rendre dans une conférence de presse sans voile. Pour elle, c’était un moyen “pour revendiquer la démocratie et le droit des femmes de choisir de le porter ou non.”
Au lendemain de la réception du prix La Fontaine, elle nous livre comment elle a vécu l’annonce de ce moment qu’elle décrit comme “précieux”.