Exilés traumatisés : l’indispensable prise en charge de leur santé mentale
Nina Lecrit - Marion Bordier
Exilés traumatisés : l’indispensable prise en charge de leur santé mentale
Exilés traumatisés : l’indispensable prise en charge de leur santé mentale
Nina Lecrit - Marion Bordier
Photos : Marion Bordier
27 mars 2023
À leur arrivée en Belgique, les migrants sont souvent traumatisés. Situation chaotique au pays, chemin migratoire tumultueux : les raisons sont multiples. La procédure de demande d’asile rajoute du poids sur leurs épaules.
Cet article constitue le premier épisode d’une série de deux.
Voilà trois mois que Touré* est en Belgique. C’est sur l’une des berges du canal de Bruxelles, devant le Petit Château, qu’il a élu domicile. Sa maison ? Une tente bâchée parmi d’autres qui alternent entre le bleu des sacs Ikea et le kaki des treillis. Si, ici, beaucoup sont des Afghans qui étaient militaires au pays, lui, vient de Guinée. “Je suis parti à cause de la brutalité du régime. Là d’où je viens, si on va aux manifestations et qu’on est attrapé, on est tué”, confie le jeune homme emmitouflé dans une doudoune orange.
Touré* raconte la situation dans son pays d’origine, la Guinée.
Fuir à tout prix
Arrêté, battu par la police et caché avant son départ de Guinée, Touré* a fui, comme beaucoup d’autres exilés, pour sa sécurité. Il est arrivé par voie aérienne en Europe. “Ceux-là ont un parcours moins éprouvant quoique parfois ils ont dû se cacher dans leur pays d’origine avant de partir.Ce n’est pas parce qu’ils sont arrivés en avion qu’ils n’ont pas de traumatismes, de grosses ruptures”, explique Anne-Laure Le Cardinal, psychologue et psychothérapeute au centre El Paso à Gembloux. Âgés de 6 à 18 ans, quarante-et-un Mineurs Étrangers Non-Accompagnés (MENA) y résident. Leurs rires, leurs colères, leurs craintes et leurs espoirs résonnent dans les longs couloirs, la salle informatique ou encore la salle de jeux du centre. “Parler, toujours parler, pourquoi ?”, lance en traînant des pieds une adolescente à Anne-Laure Le Cardinal, devant l’arbre de vie où les mains peintes de chaque nouvel arrivant font office de fruits sur un mur bleu ciel.
Répressions, guerre, maltraitance, pauvreté extrême : voici quelques-uns des facteurs qui poussent à l’exil et peuvent traumatiser. “Un exil est un évènement particulier dans une vie avec parfois des violences, des souffrances auxquelles on n’est pas préparé », rappelle Barbara Mourin, coordinatrice de l’espace Sémaphore à Mons et clinicienne thérapeute formée à l’analyse transgénérationnelle et transculturelle.
Barbara Mourin décrit le fonctionnement de la clinique transculturelle à Sémaphore.
Un chemin où l’on peut laisser sa peau
“J’ai passé vingt jours en mer puis le canot a commencé à prendre l’eau. Heureusement, un bateau nous a sauvés et nous a emmenés en Italie”, raconte Fazal*, un Afghan installé devant le Petit Château. Les yeux cernés, la tête couverte d’une chapka pour braver le froid, il erre en Belgique depuis un an en attendant que sa demande d’asile soit acceptée. Généralement semé d’embuches, le parcours migratoire, peut être source de traumatismes : “Les routes migratoires sont de plus en plus dangereuses car l’Europe a fermé tout accès sécurisé au territoire donc les gens prennent les routes, les mers et se retrouvent parfois aux mains de personnes qui exploitent leurs situations”, rappelle Barbara Mourin. Ces chemins migratoires sont multiples : “Il y a la route par la Libye, les Balkans, l’Iran, la Turquie et donc là ils viennent à pied, cachés dans des coffres de 4×4 et ils finissent presque toujours par traverser la Méditerranée à la rame ou en bateau électrique. Une fois en Europe, il faut traverser les barbelés, ne pas se faire mordre par les chiens policiers et espérer ne pas finir dans un camion frigorifique”, liste Anne-Laure Le Cardinal.
La désillusion à l’arrivée
L’arrivée en Europe est une claque. “Ils sont exposés au rejet quand ils arrivent aux frontières du continent et en Belgique. Des personnes dorment dehors car l’Etat belge ne respecte pas la loi disant que toute personne migrante doit être hébergée le temps de la procédure qui est extrêmement longue et arbitraire”, déplore Barbara Mourin. Nour*, 16 ans, le confirme. Après avoir fui l’Afghanistan et être passé par la Turquie, il est arrivé en Belgique il y a six mois. Il vit dans un centre Fedasil bruxellois. “La procédure dure tellement de temps et demeure si ennuyeuse”, souffle le jeune.
Et puis il y a le choc culturel et l’adaptabilité que ce nouveau pays, cette nouvelle vie requiert. “Il y a une période transitoire au cours de laquelle on se prend en pleine tronche un nouveau climat, de nouvelles habitudes alimentaires, un nouvel urbanisme, une nouvelle langue, des relations humaines qu’on ne comprend pas forcément”, rappelle la clinicienne à l’Espace Sémaphore.
Tout ceci peut perturber d’autant plus qu’“une migration est une expérience de vie qui va temporairement placer les personnes dans un état de vulnérabilité psychique. L’accès aux ressources pour faire face au quotidien va être momentanément atténué”, poursuit Barbara Mourin.
Des manifestations du trauma par le corps et l’esprit
Les risques de développer des symptômes de Stress Post-Traumatique sont élevés pour les personnes en exil. Cauchemars, anxiété, dépression, insomnies : les manifestations sont multiples. “Il y a des traumatismes one shot. Par exemple, assister au viol de l’un de ses parents. Et puis, il y a ceux à long terme qui laissent des séquelles beaucoup plus profondes avec des excès de méfiance, des raisonnements paranoïaques, de l’hypervigilance. La personnalité se retrouve vraiment modifiée”, insiste Anne-Laure Le Cardinal.
Parfois, cette souffrance mentale se reflète physiquement. “Ils somatisent beaucoup par le corps qui a été un objet. Ceux qui viennent à pied d’Afghanistan sont un peu transportés comme des valises. On leur dit : “Tu montes là, tu descends, tu vas là”. Ils ont eu faim, froid. Ils me racontent qu’ils ont survécu en Iran en léchant la rosée le matin sur les feuilles. Leur corps a été soumis à des extrêmes. Certains finissent noyés dans la Méditerranée. Ceux qui arrivent ici ont vraiment eu peur pour leur peau”, souligne Anne-Laure Le Cardinal.
Pour réinvestir le corps, le Centre El Paso organise des ateliers de massages avec des ostéopathes et un maître shiatsu. Cela permet également une approche adaptée à ceux qui ne parlent pas français ou peu. “Ils viennent parfois de cultures où on n’exprime pas facilement ses émotions à travers les mots, surtout quand on est un garçon”, rappelle la psychologue. Toutefois, des groupes de parole sont organisés à El Paso. “C’est un moyen de discuter, d’exprimer leurs craintes vis-à-vis de l’autonomie, les relations aux autres, la tenue, l’hygiène générale et sexuelle. Récemment, on a organisé un groupe de paroles avec les filles pour qu’elles puissent parler des violences qu’elles auraient subi car une jeune fille avait un compagnon assez violent. On a ainsi pu travailler sur le thème des relations garçons-filles”, raconte Anne-Laure Le Cardinal. Cela permet aux jeunes de se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls. Mais aussi leur rappeler l’aspect communautaire de leur pays d’origine dont ils sont nostalgiques.
Pour extérioriser leur mal-être invisible, certains MENA du Centre El Paso se scarifient. “Les personnes en profonde dépression parlent d’une souffrance insoutenable qu’elles ne savent pas comment stopper. Leur solution ? La scarification. C’est un moyen de reprendre le contrôle de sa souffrance. Elles me disent : “Je me balade dans Namur et les gens ne se rendent pas compte à quel point je souffre”. Se scarifier et avoir une énorme cicatrice au bras, c’est une manière de le rendre visible”, admet Anne-Laure Le Cardinal. Pour d’autres, c’est une manière d’exprimer une inquiétude et leur culpabilité vis-à-vis de leurs proches restés au pays. “Certains ont laissé seule leur maman. Ils sont super inquiets. Leur famille est en danger dans des conditions très précaires et eux ils sont “cools” ici, à manger leurs frites et à jouer à la Playstation. Ils ne le supportent pas. Comme s’ils estimaient ne pas mériter d’être en sécurité parce que leur famille ne l’est pas. Donc ça rétablit l’équilibre de se dire : “Je me fais du mal car je ne peux pas être bien”, ajoute la psychologue.
D’autres tombent dans l’addiction. “Pour certaines personnes, tout ce qui peut anesthésier l’angoisse ou la douleur est bon à prendre. C’est un peu d’alcool, de cannabis, de médicaments. Parfois, ça bascule dans des addictions plus dures avec des drogues davantage destructrices”, reconnaît Barbara Mourin. “On a par exemples des aînés de fratrie qui portaient énormément pour les petits frères et sœurs ; les contacts avec les parents, les avocats, rassembler les papiers, etc., qui, tout à coup, pètent un plomb. Ils tombent dans la violence, la consommation ou la prostitution parce que c’est trop”, explicite Anne-Laure Le Cardinal. Une descente aux enfers qui, dans une fratrie, peut avoir un effet domino.
Anne-Laure Le Cardinal revient sur les risques du poids qui pèse sur les épaules des aînés de fratrie de MENA.
Certains exilés en viennent même à se suicider. “On en parle très peu mais ça arrive. Ce sont des issues terribles. Il y a des suicides physiques réels mais aussi des formes de suicides psychologiques où les gens basculent dans des psychoses profondes et ne parviennent pas à refaire surface”, souffle Barbara Mourin. La clinicienne se souvient d’un homme en particulier : “Il était plutôt dans un état de santé mentale relativement bon mais, à l’issue de sa procédure, il a eu une réponse négative. Il ne l’a pas supporté. Il s’est jeté d’un immeuble sur la voie publique. Il y avait des gens et il a laissé une lettre à un membre de sa famille en Belgique. C’était un geste très fort”.
La régularisation pour tenir bon
Lorsque la décision qui tombe est positive, le mal-être ne disparaît pas toujours. “Quand ils tiennent pour leur mandat, il faut être très vigilant car si ce n’est que grâce à ça alors ce n’est plus de la vraie résilience. C’est de la pseudo résilience. On a vu des jeunes s’écrouler le jour où ils ont obtenu leurs papiers ou le regroupement familial. Ils avaient accompli leur mission. Ils pouvaient tout lâcher”, concède Anne-Laure Le Cardinal.
Beaucoup se raccrochent tout de même corps et âme à cette régularisation. “J’ai l’espoir car j’ai des preuves, j’ai des papiers. J’ai été arrêté et j’ai tout ce dossier là pour la Justice. J’ai confiance”, livre, devant le Petit Château, Touré*, en souriant de toutes ses dents réparées après avoir été cassées par des policiers lors d’une arrestation dans son pays. Certains exilés restent plus dubitatifs. “Je me sens triste, déprimé. Ça fait un an qu’on est là. On va rester ici encore combien de temps ? Des gens des associations viennent nous apporter à manger mais le gouvernement ne nous aide pas. Il bafoue le Traité de Dublin. Je suis tout seul ici. Mon père a vendu sa maison pour que je puisse partir. Tout ça pour ça ?”, s’indigne Fazal*.
La santé mentale au second plan
“On n’a pas de toit. Il fait si froid”, reprend Fazal* grelottant sur un pont à deux pas du Petit Château. Pour la plupart des sans-papiers, tant que leur situation n’est pas stabilisée, régularisée, la prise en charge de leur santé mentale n’est pas à l’ordre du jour. Il faut d’abord survivre. « Seule une petite minorité de personnes se présentent à nous spontanément. Quand vous êtes dans l’urgence d’au moins vous poser, la question de comment ça va psychologiquement n’est pas forcément une priorité”, résume Barbara Mourin.
Touré* reste positif malgré les conditions de vie difficiles devant le Petit Château.
Pourtant, une bonne santé mentale est nécessaire pour assurer un avenir convenable. “Certains demandeurs d’asile peuvent travailler à partir de six mois de procédure mais il faut qu’ils soient dans un état de restauration psychologique suffisante. Des personnes qui ne dorment pas du tout, qui n’arrivent pas à maîtriser leurs émotions, qui ont très peur tout le temps ou sont très déprimées ne pourront pas travailler”, déplore la coordinatrice de l’Espace Sémaphore. Un cercle vicieux puisque travailler peut aider à aller mieux. “Retrouver une place dans la société est fondamental. Sortir d’un statut de passivité, d’attente, ça peut faire beaucoup de bien”, confirme la clinicienne.
Mais aussi effectuer un récit de vie thérapeutique, le partager et renouer des liens de confiance. “Quelque part, le trauma c’est être coupé de la communauté humaine. Vous subissez un acte tellement extrême que, tout à coup, vous êtes hors de votre propre humanité et du lien à l’autre. La reconnexion avec votre propre humanité passe notamment par la construction d’un lien humain avec un tiers qui ne va pas vous agresser, vous violenter”, livre la Barbara Mourin. Pour ce faire, il est nécessaire de se repérer dans le paysage institutionnel du pays d’arrivée. “Quand quelqu’un arrive à ma consultation, il se demande si ce qu’il va partager va être un élément pour sa procédure, si je vais transmettre des informations à des tiers. Il y a mille et une questions. On essaye d’être aussi clair et précis que possible par rapport à nos missions et on insiste surtout sur la confidentialité du travail que l’on fait”, détaille la coordinatrice de l’Espace Sémaphore avant de prendre l’exemple d’un patient : “Un monsieur qui a fui son pays dans lequel l’homosexualité est passible de peine de prison, voire même de conséquences bien plus lourdes, a très peur que ça se sache. Donc, parfois, on va être testés par les patients et il faut des mois et des mois pour qu’une information soit partagée. Ça demande de la patience”.
Une approche individuelle et collective pour aller mieux
Pour établir cette confiance, outre de la patience, il faut également du temps, de la régularité dans le suivi et une diversité dans les techniques employées. “Je leur fais par exemple dessiner toutes les maisons par lesquelles ils ont transité. C’est une manière de faire une ligne du temps en passant plutôt par des souvenirs olfactifs, visuels, au lieu de poser la question directement. J’ai des cartes du monde dans mes cartons. C’est un moyen un peu moins agressif de leur demander leur parcours mais ça peut évoquer ce qu’ils ont dû raconter à l’Office des Étrangers donc il faut y aller prudemment”, confie Anne-Laure Le Cardinal.
Anne-Laure Le Cardinal revient sur la difficile mise en confiance des exilés pour les psychologues.
À Liège, l’asbl Tabane fait aussi appel à la technique du dessin. Non pas pour faire émerger un récit thérapeutique mais en complément de consultations, pour valoriser et faire prendre conscience des capacités et des ressources des patients. UNO, tricot, mosaïque, contes, jardinage, menuiserie, yoga, cuisine, couture, sorties théâtre, carnaval, vélo : il y en a pour tous les goûts. “Le fait de pouvoir, dans un environnement sécurisé, retisser des liens, réapprivoiser la possibilité d’être avec les autres est un atout très intéressant dans la reconstruction”, insiste Luc Snoeck, coordinateur de l’association. Une bouffée d’air pour des personnes isolées voire même une once de chez soi retrouvée. “À certains qui ne parlent pas français ou presque, on peut leur dire qu’une personne de leur communauté vient aux ateliers. Ça peut les faire venir comme ça peut faire peur si leur pays est en guerre par exemple”, met en garde le coordinateur de Tabane.
Psychologue au sein de l’asbl liégeoise, Yousra Ben Azzuz, a en tête l’évolution, au gré des séances de thérapie et des activités, de l’un de ses patients d’origine mauritanienne : “Esclave de son enfance à ses 21 ans, il a été violenté, victime de travaux forcés. Il a traversé le Maroc et est arrivé en Belgique avec un Stress Post-Traumatique. Sa relation à l’autre était très difficile. Il baissait tout le temps les yeux, ne répondait jamais ou alors disait “oui” à tout. Il était dans une soumission très forte. Au fil du temps, il conscientise son potentiel. Il a une très grande intelligence. Il bat tout le monde aux échecs, il a très vite appris la soudure. On a commencé un atelier boxe il y a quelques jours et c’est lui qui tape. Il prend sa place, celle de : “Je peux donner les coups”.
Le tuteur, le regroupement familial, les papiers : la lumière au bout du tunnel ?
Non négligeable pour les MENA, l’obtention d’un tuteur fait partie des clés des démarches et d’une possible reconstruction. Nour*, lui, n’en a pas et ça le rend malade. Pour dormir, le docteur de son centre Fedasil lui a prescrit des médicaments. “J’y pense beaucoup car, sans ce tuteur, je ne peux pas aller à mon audition. Je ne vois pas d’issue. Quand j’en aurai un, ça m’aidera à ouvrir la procédure pour que ma famille vienne. Mais, même après ça, je ne sais pas si j’irai mieux. J’espère. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu ma famille, ça me déprime”, soupire l’adolescent qui, orienté par le médecin du centre, est déjà allé voir un psychologue deux fois. Tout ce qui fait cocon autour du jeune peut l’aider à aller mieux. Mais cela peut également être une pression.
Anne-Laure Le Cardinal rappelle que l’autre peut être un soutien mais aussi une pression pour les exilés.
Conserver des points de repères est essentiel. Le suivi psychologique peut en constituer un, comme le souligne Barbara Mourin : “Je pense à l’un de mes patients qui, à mon sens, va bien mais qui a besoin de venir tous les 15 jours. Les conversations deviennent banales mais on maintient les rendez-vous. Avec la clinique transculturelle, on remarque que les points d’appui sont rares et précieux. Même si elles sont là depuis plusieurs années, les personnes restent dans un univers un peu opaque. Avoir quelques personnes ressources reste fondamental”.
Être en capacité de se lancer dans une nouvelle vie, de s’intégrer, de s’épanouir mais aussi de ne pas transmettre son traumatisme à ses enfants : voici les enjeux de la prise en charge psychologique des exilés. “Le traumatisme est contagieux. Dans n’importe quelle famille, quand quelqu’un va mal ça affecte tous les autres”, souligne Luc Snoeck. Une aide psychologique adaptée est l’une des clés pour permettre à ces personnes souvent traumatisées de s’apaiser, reprendre confiance en leurs capacités et l’autre mais surtout en l’avenir.
*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat de nos sources et les protéger.
« Cet article a été rédigé par des étudiant.es en MA2 de l’ULB/VUB sous la coordination d’Alexandre Niyungeko, Gabrielle Ramain, Lailuma Sadid et Frisien Vervaeke. »