Par Aurore Wion, Cham Latch, Sonia César Mesquita, Lilit Tovmasyan et Solène Jaillais
Journalistes exilés, mais toujours connectés
Journalistes exilés, mais toujours connectés
Par Aurore Wion, Cham Latch, Sonia César Mesquita, Lilit Tovmasyan et Solène Jaillais
23 août 2023
« Nous n’avons pas voulu nous taire, car ils ont voulu nous faire taire », voilà ce que répond Francine Kanyange, une journaliste burundaise exilée en 2015, lorsqu’on lui demande pourquoi elle a quitté son pays. Une phrase qui résonne dans l’esprit de nombreux journalistes exilés. Comme Francine, ils ont pris la fuite pour défendre la liberté d’expression.
Burundais, Syriens, Egyptiens ou encore Ukrainiens, nombreux sont les journalistes exilés en Belgique. À ce jour, l’ASBL bruxelloiseEn-GAJE (Ensemble – Groupe d’aide aux journalistes exilés) recense environ 80 travailleurs des médias exilés dans notre pays. « Assez vite, il est apparu qu’un des besoins principaux pour ces journalistes exilés était de continuer à exercer leur métier. Il ne fallait pas qu’ils perdent leur identité professionnelle », résume Jean-François Dumont, président de l’association.
La distance avec leurs origines ne les a pas empêchés de poursuivre leur mission première : informer. Pourtant, produire de l’information à des milliers de kilomètres de la zone que l’on couvre s’avère être un enjeu de taille.
Au Burundi, la population s’informe essentiellement par le biais de la radio. La crise de 2015 et la tentative de coup d’État (voir encadré ci-dessous), annoncent de multiples fermetures médiatiques. Bonesha FM+, Radio Publique Africaine (RPA), Isanganiro, Radio Télévision Renaissance et Rema FM sont des radios indépendantes qui ont été contraintes de cesser toutes activités. Leur disparition engendre un vide que les journalistes cherchent à combler, en continuant d’informer les habitants. À ce stade, deux choix s’offrent alors à eux : l’autocensure dans un média national ou s’exiler. De nombreux journalistes optent pour la deuxième option.
Contexte historique
En 2015, le Burundi connaît une crise nationale. Le renouvellement de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est contraire à la Constitution burundaise et à l’Accord d’Arusha. Cela provoque un soulèvement général. De multiples manifestations se déroulent au sein du pays et le 13 mai 2015, un coup d’État est tenté, sans succès, par le chef d’état-major de l’armée burundaise, le général Godefroid Niyombare.
Pendant une vingtaine d’années, le paysage médiatique burundais faisait figure d’exception en Afrique subsaharienne francophone, selon Marie Fierens et Ornella Rovetta, spécialistes des médias en Afrique. Aujourd’hui, de nombreux médias ont été détruits ou contraints à l’exil.
Francine Kanyange fait partie de ces journalistes exilés. À 46 ans, elle réside depuis peu en Belgique, où elle y poursuit son métier de journaliste. Dans son appartement, armée de son ordinateur portable et de son téléphone, elle lutte pour garder sa liberté d’expression et de presse. Elle travaille dans une radio nommée Inzamba, où elle produit l’émission Ndafise Ijambo qui signifie littéralement : « J’ai la parole », en kirundi.
La particularité de Francine Kanyange, c’est la proximité qu’elle entretient avec ses auditeurs. Elle les informe par un canal peu classique : l’application de messagerie instantanée WhatsApp, très utilisée en Afrique. Cette dernière lui permet de dialoguer quotidiennement avec des milliers de Burundais à travers le monde. Une partie de ses auditeurs a, comme elle, quitté son pays : certains sont au Canada, d’autres en Italie ou en Tanzanie. À la suite des évènements de 2015, l’utilisation des réseaux sociaux, plutôt que des moyens conventionnels de presse, est devenue une manière de contourner la censure mise en place par le gouvernement.
Son objectif avec l’émission Ndafise Ijambo est de donner la parole aux jeunes Burundais car « dans les journaux, il n’y a pas assez d’espace de paroles pour tous », explique la journaliste. Ceux qui le souhaitent peuvent s’exprimer sur différents sujets concernant le Burundi, de l’actualité sportive à l’internationale. Les jeunes participants sont globalement très intéressés par la politique de leur pays. En informant sa population, même à distance, la journaliste crée un lien fort entre eux. « Un jour, je n’ai pas produit d’émission et ils pensaient qu’il m’était arrivé quelque chose », partage-t-elle. Tous les mardis, par exemple, elle a l’habitude de poser une question à l’ensemble de ses auditeurs. Si elle ne l’envoie pas, elle recevra des centaines de messages pour prendre de ses nouvelles.
Il ne faut pas qu’on arrête. Ces gens, qui nous encouragent, nous disent : « Si vous arrêtez, on va mourir dans le silence. »
De Radio Isanganiro à Radio Inzamba
À ses débuts, elle a travaillé dix ans pour la radio indépendante Isanganiro au Burundi. Une activité quotidienne qui s’est soudainement arrêtée en mai 2015. La même année, elle a fui sa terre natale pour se réfugier au Rwanda, où elle a pu continuer d’informer son pays. Avec d’autres exilés, la Burundaise lance Radio Inzamba, créée en exil et pour laquelle elle travaille toujours depuis la Belgique.
Les premières années ont été difficiles. L’équipe n’avait même pas de studio pour enregistrer ses émissions. La journaliste a dû s’adapter à toutes les conditions, comme travailler dans les toilettes situés tout près du stade Amahoro, dans la capitale rwandaise. « Lorsqu’on voulait enregistrer dans les toilettes, on devait attendre que les personnes partent. On faisait aussi l’émission dans notre voiture, mais c’était difficile à entendre parfois, à cause de la pluie », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres. Au fil des années, les conditions de travail se sont tout de même améliorées grâce à des soutiens financiers provenant de l’étranger.
L’épisode rwandais a tourné court quand la situation diplomatique entre les deux pays, le Rwanda et le Burundi, s’est améliorée. Le Burundi a exigé que ses journalistes en exil ne puissent plus continuer d’exercer là-bas, à moins de travailler pour des radios rwandaises. C’est principalement pour cette raison que Francine Kanyange est venue vivre en Belgique, en décembre 2022. « Ici, j’ai plus de liberté et je peux aborder des sujets qui ne peuvent pas être traités par des radios locales. Il ne faut pas qu’on arrête. Ces gens, qui nous encouragent, nous disent : ‘Si vous arrêtez, on va mourir dans le silence’», raconte la journaliste burundaise.
Selon l’association En-GAJE, la structure d’accueil pour les journalistes exilés, les Burundais pratiquant ce métier sont les plus nombreux en Belgique. Lorsque Francine Kanyange lit des journaux belges, elle a l’impression que les journalistes travaillent librement, en toute indépendance. Contrairement à son pays : « On ne s’oppose pas à l’État. On veut travailler en toute liberté mais en respectant les règles du métier. Si le gouvernement nous déteste, c’est parce qu’on dit ce qu’ils ne veulent pas qu’on dise. »
Créée en 2018, En-GAJE est une ASBL qui accueille des journalistes arrivés en Belgique, n’étant plus en sécurité dans leur pays. L’association aide ces travailleurs des médias et soutient la liberté d’informer.
«L’Égypte est l’une des plus grandes prisons au monde pour les journalistes », rapporte l’ONG Reporters sans frontières, spécialisée dans la défense de la liberté de la presse. Comme au Burundi, les médias indépendants sont censurés. Rares sont les articles publiés traitant de sujets qui dérangent les autorités du pays, tels que la corruption ou l’armée. Les journalistes « rebelles » peuvent faire l’objet de poursuites judiciaires.
Un choix se pose alors : mentir pour l’État ou lutter pour la vérité, au péril de leur vie. Une décision cruciale qui peut mener à l’exil : « Un journaliste ne quitte jamais son pays par plaisir. S’il part, c’est qu’il y a des menaces physiques ou du harcèlement en ligne, car il remplit sa mission d’informer», explique Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes.
La FIJ (Fédération Internationale des Journalistes) est la plus grande organisation de journalistes au monde. Fondée en 1926, elle représente 600.000 travailleurs des médias membres de 187 syndicats et associations dans plus de 140 pays.
Ahmed Gamal Ziada, journaliste d’investigation égyptien de 34 ans, s’est résigné à l’exil : «Le journalisme est mon travail, ma vie et mon choix. Je ne regrette aucun de mes articles et si je devais remonter le temps, je choisirais encore ce métier.»
Installé depuis trois ans en Belgique, Ahmed Gamal Ziada ne peut plus retourner en Égypte. Un procès a été ouvert contre lui par les autorités de son pays suite à ses enquêtes. Une situation qu’il a fini par accepter au fil des années. Malgré cela, le journaliste espère pouvoir retourner dans son pays prochainement.
Ahmed Gamal Ziada n’a jamais cessé de se battre pour la liberté de la presse. Il a été arrêté et détenu une première fois entre 2013 et 2015 pour avoir couvert une manifestation estudiantine. Il est, ensuite, emprisonné en janvier 2019 dans un lieu tenu secret. La cause : une enquête sur le président Al-Sissi. En prison, selon lui, certains policiers tentent de corrompre les journalistes en utilisant des méthodes menaçantes : « J’ai eu peur à maintes reprises. Si tu as un pistolet pointé sur toi, c’est humain d’avoir peur. Mais cela ne m’a pas arrêté », confie-t-il avant d’insister : « Si un journaliste a peur, qu’il n’écrive pas ! Il est préférable de rester silencieux que de publier des fake news. Pour ma part, je ne peux pas mentir à des centaines de milliers de personnes… ».
Si tu as un pistolet pointé sur toi, c’est humain d’avoir peur. Mais cela ne m’a pas arrêté.
Avec des collègues journalistes égyptiens, Ahmed Gamal Ziada a lancé en janvier dernier son média indépendant, Zawia3. Ce projet de journalisme d’investigation lui tient énormément à cœur : «Ce que je fais est très important, c’est un défi pour moi en tant que journaliste, mais aussi en tant que citoyen égyptien. Ils ne veulent pas que l’on dise la vérité mais je le fais quand même. Et je mentionnerai toujours mon nom sur mes articles même si c’est dangereux !»
En Égypte, des contestations populaires ont débuté en décembre 2010. Connues sous le nom de « Printemps arabe », elles ont mené au départ de l’ancien président Hosni Moubarak. À ce moment-là, la situation de la liberté de la presse était déjà critique, mais certains articles étaient encore publiés dans les médias tels qu’Al-Jazeera ou encore Al-Masry Al-Youm. Un coup d’État militaire en 2013 renverse Mohamed Morsi et porte Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir. Depuis, les autorités se montrent répressives envers les médias indépendants et les journalistes, arrêtant et emprisonnant un grand nombre d’entre eux. À ce jour, les conditions de travail des journalistes égyptiens sont plus que médiocres, car le régime de Sissi a intensifié la surveillance et la censure en ligne. L’Égypte occupe la 168e position du classement mondial de la liberté de la presse de RSF.
« Il y a des lignes rouges que tu ne peux pas franchir »
Moins de deux ans après le printemps égyptien, en mars 2011, une guerre civile éclate en Syrie, à la suite de manifestations pro-démocratie et contre le régime de Bachar el-Assad. La ville de Deraa, dans le sud-ouest du pays, devient le théâtre sanglant de la lutte dissidente.
A cette époque, Ebrahim Mahfoud gère un centre de doublage à Damas. La police s’en prend alors à son entreprise. « En Syrie, c’est tellement dur d’être un journaliste. Il y a des lignes rouges que tu ne peux pas franchir. »
Le Syrien ne se destinait pourtant pas à ce métier. C’est après avoir été arrêté arbitrairement en 2008 qu’il a ressent le besoin d’écrire : « J’ai décidé d’écrire sur les agissements de la police. » Ebrahim Mahfoud envoie son texte à l’hebdomadaire satirique Al Dabour – « La guêpe », en français. Non seulement la rédaction du journal le publie, mais elle lui propose de tenir une rubrique hebdomadaire. « C’était vraiment dur de travailler. Pour chaque article que j’écrivais, j’avais un retour du chef de la commune ou de personnes travaillant pour le gouvernement. »
En 2012, il quitte Damas pour rejoindre le Liban, où il reste un an et demi. Par la suite, il travaille à cheval entre la Turquie, le Liban, la Jordanie et la Syrie pendant plusieurs années.
Sa famille vit près de la frontière turque. À partir de 2015, la situation se complique sérieusement pour Ebrahim Mahfoud, alors qu’il se trouve dans ce pays : « J’ai écrit un article sur les garde-frontières turcs qui tuent beaucoup de Syriens. » Arrêté par la police, le journaliste est renvoyé au Liban, avec interdiction de pénétrer sur le territoire turc pendant cinq ans. La police libanaise l’arrête à son tour à la sortie de l’aéroport : « On m’a donné un visa de quatre jours avec obligation de quitter le territoire. Ils m’ont obligé à signer un papier attestant que si je n’étais pas parti dans ce délai, les autorités libanaises pourraient me renvoyer en Syrie. » Malgré la menace, Ebrahim Mahfoud restera un an au Liban, en se cachant.
N’obtenant pas de réponse à sa demande d’asile déposée à l’ambassade française de Beyrouth, le Syrien se décide à partir pour l’Italie. Son quotidien pendant cinq ans ? Des recherches d’emploi avortées et des arrestations policières, dont un passage à tabac.
Il est, finalement, arrivé, l’an passé en Belgique. Selon Anthony Bellanger, de la FIJ, « si un journaliste syrien s’exile en Belgique, il aura une oreille plus attentive pour sa procédure de demande d’asile. » Ce n’est pas le cas d’Ebrahim Mahfoud. Comme il ne s’agit pas de sa première demande dans un pays européen, elle est refusée en vertu du règlement de Dublin.
Rapidement, le journaliste entend parler d’En-GAJE : « Je ne comprends pas qu’ils m’aient tant aidé. Jean-François Dumont est l’un de mes meilleurs amis en Belgique maintenant. » En plus de proposer des cours de français aux journalistes en exil, l’association organise régulièrement des rencontres avec le monde médiatique belge : « Nous avons fait connaissance avec des journalistes du Soir et de la RTBF, ça nous donne la chance de créer des connexions, de se faire un réseau. »
Pourtant, Ebrahim Mahfoud se rend vite compte que la plupart des médias belges refusent de lui ouvrir leur porte : « Ce n’est pas à cause de la langue, j’en suis sûr. Ce que je ressens, c’est que les journalistes en Belgique, en Europe de manière générale, voient ceux du Proche et du Moyen-Orient comme des journalistes de seconde zone. C’est frustrant car j’ai beaucoup de contacts là-bas, je connais très bien la région. J’ai envoyé mon CV à plein de médias, mais personne ne me répond. »
Pour le moment, le journaliste syrien publie ses articles dans Latitudes, le média en ligne lancé par En-GAJE, l’ULB et la VUB. Si Ebrahim Mahfoud connaît des moments de lassitude, une volonté l’anime : continuer à informer et, un jour, rentrer en Syrie.
« Sous les bombardements, les gens continuent à organiser des expos »
« Vous seriez choqués du nombre d’expositions ouvertes tous les jours à Kiev. Sous les bombardements, les gens continuent à organiser des expos », sourit Iryna Belan, 40 ans, journaliste culturelle ukrainienne installée à Bruxelles et décoratrice d’intérieur.
Le 24 février 2022, lorsque les premières explosions ont résonné dans Kiev, Iryna Belan a décidé de partir pour rejoindre la frontière polonaise avec Alex, son fils de 16 ans : « On a passé la nuit dans une école. Il y avait beaucoup de monde, à même le sol. Et le matin, on a traversé la frontière à pieds », se remémore-t-elle.
Iryna Belan travaille en tant que journaliste indépendante depuis près de dix ans. « J’ai fait des interviews d’artistes partout dans le monde, et beaucoup d’entre eux m’ont envoyé des messages me disant : « Viens si tu veux ». J’ai reçu une invitation pour venir en Belgique, ce que j’ai fait, car j’aime ce pays. J’aime les gens ici. »
Elle obtient rapidement un titre de séjour temporaire de deux ans. La journaliste et son fils passent les premiers mois à Saint-Hubert, dans la province du Luxembourg. « En Wallonie, vous avez la nature. Quand tu vis une situation terrible comme celle-ci, c’est bien : nous avions juste besoin de paix, de calme… Nous en avions beaucoup en Wallonie ! Mais au bout d’un moment, j’ai compris que j’avais besoin de galeries, de musées…»
Le conflit russo-ukrainien en huit dates :
24 février 2022 : invasion de l’Ukraine par les forces militaires russes.
25 février 2022 : Kiev, la capitale de l’Ukraine, est envahie.
Mars 2022 : tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijia et bombardement d’une maternité à Marioupol, ville stratégique et industrielle sur la mer d’Azov.
3 avril 2022 : libération de la capitale et découverte du massacre de Boutcha, une petite ville près de Kiev.
21 avril 2022 : Marioupol tombe aux mains des Russes, la ville est anéantie.
10 septembre 2022 : contre-offensive ukrainienne à Kharkiv.
11 novembre 2022 : libération de Kherson, ville ukrainienne occupée par l’armée russe dès le début de l’invasion.
Janvier à février 2023 : combats d’une extrême violence à Bakhmout, les troupes russes appuyées par le groupe paramilitaire Wagner.
Iryna Belan s’installe en Flandre, à Saint-Trond. Son appartement est épuré, même si un grand tapis coloré couvre le sol du salon. « Des amis me l’ont envoyé d’Ukraine, c’est un vrai tapis de berger ! »
La journaliste travaille toujours pour les magazines ukrainiens Dom i Interior et Pragmatika, à titre gracieux depuis le début de la guerre. Entre la crise du Covid-19 et les conflits, « les médias locaux et sites d’information ont été fragilisés », souligne Reporters Sans Frontières.
En parallèle, l’Ukrainienne écrit, aussi, pour Nargis, un magazine azerbaïdjanais sur l’art, la mode, le cinéma et la musique. Elle publie aussi des textes sur Facebook. « J’ai eu des doutes : est-ce nécessaire de parler d’art en ce moment ? Mais des gens m’ont écrit pour me dire : ‘Tu dois continuer, nous avons besoin de normalité.’ C’est parfois difficile. Je ne réalise pas ce qu’il se passe, je suis furieuse et frustrée de la situation. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris des anti-dépresseurs, je ne peux pas dormir, je suis inquiète pour mes amis, mon neveu, ma famille. »
Si elle continue d’écrire depuis la Belgique, c’est pour être utile à ses compatriotes. Pour rester forte. « J’entends parler des “pauvres Ukrainiens” mais ce n’est pas vrai. Nous ne sommes pas “pauvres”. Si nous le sommes, c’est juste à cause de notre putain de voisin, de notre position géographique ».
Cet article a été rédigé par des étudiant.es en MA1 de l’ULB sous la coordination de Jacques Besnard et Alain Gérard.
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